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Descriptif de l'objet :

Tailles :
Largeur de tête : 30,2 cm.
Hauteur : 35 cm.

Poids :
355 grammes

Matériaux :
Fer forgé, ivoire.

Pays :
Gabon

Ethnies :
Fang, Ndassa, Mbédé.

Période estimée :
1900

Autres informations :
Ex collection galerie Bruno mignot.
Ex collection Luc Lefébvre.
Collection Mémoire-Africaine.

Réf. littéraire :
Afrikanische Waffen Page 187
(Manfred A.Zirngibl-Werner Fischer)

 

 
Chevillère Bwa

Calao manche ivoire, certainement propriété d'un notable ou dignitaire haut placé dans la hiérarchie.

Cette arme de belle taille est assez simple dans sa conception, la lame est assez fine mais rigide. L'épaulement sous la tête est à peine marqué, avec une petite remonté de points ciselés en vertical.
La ligne séparant la pointe du bec est bien marquée en épaulement, recto, verso.
Petit enroulement de bande de cuivre sur l'ergot, ergot qui a été fendu le long de la soie et remonté lors du forgeage. Très belle marque du métal travaillé et forgé.
La poignée en forme de bulbe entièrement en ivoire est d'un toucher doux et satiné, très patiné.
Allan. R.

 

CALAO, couteaux de jet ou haches KOTA ?

Plus précisément appelées OSELE, MUSELE, ces armes sont effectivement comparées à des couteaux de jets. Mais en fait ce serait plutôt des couteaux de sacrifices.

Tout comme ceux-ci, ils ont une face plate et une face légèrement bombée. Malgré leur origine en région tropicale boisée, ils ne correspondent pourtant pas à ce que l'on appelle un couteau de jet, ce serait plutôt un genre de hache en forme de tête de calao. Quoi qu’il en soit, il s’agit certainement d’une arme qui servait pour des rites. Il est peu probable qu’elle soit lancée car, en raison de sa conception, elle n'est pas vraiment équilibrée.
Toutefois elle pouvait certainement servir au corps à corps. Chez les Bakota de l'Ivngo, il servirait d'emblème aux dignitaires du Mungala au cours de danses acrobatiques, tentant de blesser les initiés.

Ces armes nous viennent principalement de l'est du Gabon avec quelques entrées au Congo-Brazza, en Guinée Equatoriale. Les principaux officiants sont les Kota, les Ndassa, les Mbédé "Mbété", les Ndzabi, les Wumbu, les Ndumu et les Fang du sud. Il en existe avec des manches plus longs chez les Kota et les Fang, que les Fang nomment ONZIL. Les manches de ces armes sont généralement en bois, recouverts de bande ou de fils de cuivre ou laiton, parfois les deux. On en connaît de très rares en ivoire.

Les modèles les plus anciens on une goutte ciselée (orifice que l'on retrouve d'ailleurs dans le bec des calaos) devant l'ouverture triangulaire. Il existe aussi un autre modèle très rare, défini comme un modèle "poisson" par sa forme, ressemblant davantage à un couteau de jet Djem ou Bumali. Il est fort probable que cette hache soit une transition entre ces couteaux de jet et les haches à tête de calao. Ils ont tous le même genre de poignées, leur forme générale est également semblable, seuls les décors et les ciselures diffèrent.

KOTA-FANG avec manche en ivoire. Photos Yale University

ci-contre :
Trés rare couteau KOTA-FANG
avec manche en ivoire.
Photo : Yale University

Il faut savoir que Le couteau se compose de trois parties bien distinctes. Le manche est en bois, généralement rehaussé de fils de cuivre ou de laiton, ou de bandelettes de fer.
Il naît d’un bulbe conique, et reçoit la soie de la lame. Celle-ci est portée par une bande de fer, courbée qui donne une légère inclinaison à la lame proprement dite.
De la base de cette bande se dégage un éperon, lui aussi généralement curviligne, qui remonte légèrement.
La lame se développe perpendiculairement à l’axe du manche.
Le décor martelé qu’elle ne porte que sur une seule face donne invariablement, sans aucune exception, l’orientation du couteau.
Depuis l’axe de la lame s’avance (vers la gauche), la pointe curviligne, plus ou moins relevé selon l’inclinaison de la partie inférieure du fer.
Vers l’arrière (à droite) la lame se poursuit en un quart de cercle légèrement hypertrophié qui descend à l’aplomb de l’éperon.

Calao kota Calao kota

Les formes extraordinaires et l’absence de renseignements précis ont alimenté de très nombreuses hypothèses sur la destination de ces couteaux, sans parvenir à une réponse définitive.

Au sujet des Onzil, Kingsley rapporte :
“Dans les cas d’urgence, on sacrifie une volaille dont on répand le sang devant la hutte ; dans les circonstances vraiment graves, telles qu’une épidémie, une attaque armée, ou la maladie d’un important personnage, on immole des chèvres ou des moutons, leur sang étant aussi versé devant la case et aux portes du village.
Chez les Fang, on exécute les sacrifices à l’aide d’un couteau très particulier dont j’ai pu obtenir un spécimen grâce à l’amabilité du capitaine Davies.
Sa forme rappelle une tête de calao et diffère de toutes les autres lames des tribus voisines, plutôt longues et fines, aiguisées des deux côtés, ou encore larges comme des truelles, pareilles à des poignards triangulaires.
Les couteaux fang sont de bonnes armes, bien supérieures à celles des autres tribus ; mais leur couteau à sacrifices est de loin le plus original

Mary Kingsley

ci-contre :
Mary Kingsley 1862-1900

Mary Kingsley est une femme pas comme les autres : aventurière en robe longue au XIXème siècle, pote avec une tribu cannibale et farouchement opposée au port du pantalon…

Voici son histoire !

 

Avis Mémoire-Africaine :

Il est tout aussi évident que ce n'est pas une arme de jet. En effet, la conception de cette arme mal équilibrée ne le permet pas, ainsi d'ailleurs que les régions boisées du Gabon. Quant à une hache, il faut vraiment avoir une imagination européenne pour penser cela. Des faits ont été rapportés par Mary Kingsley. Pour Mémoire-Africaine, Mary Kingsley apporte la seule utilité évidente de cette arme, à savoir un couteau de sacrifice qui éventuellement pouvait servir d'arme de poing pour le corps à corps.
Alors pourquoi fournir des aberrations évidentes ?

Allan R.

 

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