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RÉCADES ET ARMES DAHOMEY-FON BÉNIN

Parmi les nombreuses manifestations artistiques des Dahoméens,
nous voici axé sur les Récades.

Art profane, mais fonctionnel, caractéristique qui apparaît rare dans l’art africain, généralement considéré comme étant d’inspiration religieuse. Pour un peuple sans écriture, l’intérêt de ces pièces constitue, dans une certaine mesure, un abrégé de l’histoire du pays.
Elles nous renseignent sur l’âme africaine qui nous livre ces productions, chaque attribut étant un idéogramme ou l’expression allégorique d’une idée ou d’un fait. Ce mode d’expression était profondément encré dans les mœurs puisque nous en retrouvons la preuve dans les motifs de décorations des bagues, calebasses, tentures, sandales, bonnets, pagnes, bas reliefs et dans tout les objets d’usage courant.
Les récades nous livrent également sous une forme imagée les devises des rois.

Mais qu’est-ce qu’une récade ?

Le mot nous vient du Portugal : Recados, qui veut dire messager.
En effet, les récades sont des emblèmes d’autorité servant à authentifier un récadère, porteur de la récade ou messager. Les récades dérivent d’un bois coudé qui fut la houe primitive. Elles constituent un sceptre, un insigne de commandement et d’autorité, un attribut royal.
La récade porte les armoiries de son propriétaire, quelquefois représentées par un animal ou par un véritable rébus.

Anecdote :
À l’époque du règne de Ouégbadja (1650-80 ?) les guerriers avaient pour arme un bâton légèrement recourbé, enflé à l’une de ses extrémités et garnie d’un anneau de fer. Au temps du même roi, des cultivateurs, affectés au service du souverain maître furent surpris en pleins travaux champêtres par des ennemis en nombre.
Pour se défendre les cultivateurs retirèrent les fers des houes, engagèrent le combat et réussirent à mettre les envahisseurs en déroute rien qu’en se battant avec les manches.

À partir de cette victoire historique, cet outil fut inclus dans la série des armes de guerre du royaume. Il semblerait que c’est à partir de cette époque qu’on imagina de sculpter ou de fixer sur un bâton plus ou moins coudé à l’un des bouts, des allégories, armoiries ou emblèmes pour commémorer les faits saillants.
Le bois employé est choisi de par sa dureté et son imputrescibilité, c’est en général du « Kaké », bois rouge extrêmement dur qui a la préférence des sculpteurs.
Il n’est travaillé qu’une fois mort et sec car, en cet état il ne se fendille plus. On utilise également d’autres bois, tels que Iroko, ou Caïcédrat ainsi que du bois blanc dit Péti.

Récade

Ancienne récade en bois dur de Kaké.
Collection mémoire-africaine

Après le travail de sculpture réalisé, parfois la récade est confié à un forgeron, un bijoutier qui l’orne de motifs d’ivoire, plaques, pièces, fils d’argent ou de cuivre. Ces motifs sont exécutés suivant les indications du roi ayant un double but : expression de sentiments et parures.
On trouve parfois des influences européennes comme des croix, des rosaces, clés etc… Une fois la récade terminée, l’artisan s’assure que les détails sont bien agencés de manière à répondre à la pensée ou de la devise royale. Ce contrôle fait, il enveloppe soigneusement son ouvrage dans un tissu avant de le présenter au roi.

Mérou, ministre des affaires étrangères, chargé de la sécurité du royaume, ordonne à l’artisan de s’accrocher la récade autour du cou, à l’épaule, devant lui, afin de s’assurer que son ouvrage n’est pas empoisonné. Cette épreuve passée, l’objet est consacré. Le roi, averti, se porte alors devant son peuple réuni pour la circonstance. Il brandit la récade en l’air de la main droite, en proclame l’authenticité et donne le sens des allégories.
La fin de l’explication est accueillie par des ovations de la foule qui se prosterne et se couvre la tête de poussière pour marquer le respect qui est désormais dû au bâton royal. À partir de ce moment, la récade royale, caractérisée par un emblème généralement en ivoire ciselé et exclusivement réservé à sa majesté, devient un objet de vénération dont aucun commun des mortels ne doit se servir. Seul le prince présomptif peu en hériter.

Le roi la porte généralement sur l’épaule gauche, la hache tournée vers le sol, il la tient ou la brandit de la main droite au cours des danses royales pour marquer le rythme.

 

NEWSabre

Sabre Fon

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Petite épée fon Dahomey

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Sabre Dahomey

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Couperet Fon

 
NEWSabre

Épée Dahomey

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Sabre capitaine Tassard

Glaive

 

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