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Cornes
Les cornes sont des excroissances pointues portées par la tête de certains mammifères et utilisées par eux comme armes.
Chez le rhinocéros, elles forment une paire médiane, et une paire chez les ruminants cornus, comme les sabots, les ongles et les griffes.
Ce sont chez les cavicornes, des formations épidermiques consistant en longues fibres solides et élastiques parallèlement accolées et entourant un cône osseux appelé cornillon.
La corne du bœuf par exemple est une gaine qui ne quitte jamais l'axe osseux autour duquel elle s'est développée. Elle est permanente et ne repousse pas si elle est arrachée.
La ramure du cerf est au contraire une formation du derme " dite bois ", elle est caduque.
Chez la girafe, les cornes persistantes sont osseuses et recouvertes en tout temps d'un tissu vasculaire analogue au velours des cerfs, le même tissu se trouve aussi chez l'antilope d'Amérique ou antilocapre, qui, sur des axes osseux, possède des étuis cornés avec un andouiller se détachant périodiquement.
Les antilopes indiennes du genre tétracère possèdent deux paires de petites cornes, par exception remarquables, car tous les autres ruminants n'en ont qu'une paire.
D'autres ont des cornes flottantes, mobiles, pendantes, et qui ne semblent retenues que par la peau, au lieu d'être solidement amarrées à l'os frontal.
Cette anomalie n'est pas forcément héréditaire; on la rencontre sur la population bovine du Tchad, de l'Angola, de Madagascar ou de la Guinée.
Les cornes du rhinocéros sont des formations épidermiques montées sur de légères protubérances des os nasaux, mais elles sont pleines.
Vaches sacrées Watussi-Ruanda (Ph. Zagourski)
COMPOSITION
La corne est une extrémité protubérante. Elle peut être formée de kératine seule (c'est le cas des rhinocéros) ou d'une base osseuse recouverte de kératine (Bovidés, Capriés).
Les cornes ne doivent pas être confondues avec les bois de cervidés qui sont des organes osseux.
La kératine est une protéine, synthétisée et utilisée par de nombreux êtres vivants comme élément de structure, et constitue l'exemple type de protéine fibreuse.
Ce sont de longues molécules de protéines en forme de filaments. Les protéines fibreuses se rencontrent chez les êtres vivants et sont pratiquement insolubles dans l'eau.
C'est le constituant principal des phanères (poils, plumes, cornes, ongles, sabot, bec).
La molécule de kératine est hélicoïdale et fibreuse, elle s'enroule autour d'autres molécules de kératine pour former des filaments intermédiaires.
Ces protéines contiennent un haut taux d'acides aminés à base de souffre, en grandes partie de la cystéine, qui forment des associations (pont disulfure) de molécules, conférant sa rigidité à l'ensemble.
Les cellules qui produisent la kératine meurent et sont remplacées continuellement.
Par exemple, les morceaux de kératine qui restent emprisonnés dans les cheveux sont couramment appelés des pellicules.
UTILISATION
La corne possède une multitude d'emplois, il faut savoir qu’on peut la rendre malléable, en la faisant macérer dans l'eau. On peut la scier, l'aplatir et l’étendre; une fois sèche, on peut en faire de la feuille, on peut la mouler en la chauffant à une chaleur humide.
En feuille mince, la corne et transparente, elle se teinte facilement.
Les déchets inutilisables servent à la fabrication du bleu de Prusse et du cyanure de potasse; réduite en cendre ou en copeaux, elle constitue un excellent engrais.
La corne a de tout temps été employée, pour les arts décoratifs, chez les Chinois et les Japonais. On s'en servait comme incrustation dans le bois et la laque, c'est au 17e siècle que la corne apparut dans la marqueterie.
Jadis, et jusqu'au17e siècle, débitée en feuillets très minces, la corne remplaçait les vitres des lanternes.
En musique, la corne, instrument à air archaïque, était faite d'une corne d'animal dont on enlevait la pointe pour former l'embouchure.
Il existe d'autres types d'instruments de musique actuels ou anciens faits de cornes comme les trompes d'Afrique noire, imitant les olifants en ivoire.
Les cornes en Afrique servent également comme contenants, pour boire, comme coupes à libation, ainsi que de poignées pour les armes.
Par exemple les cornes de girafe et de rhinocéros servaient une fois sculptées de poignées à certains couteaux tels le Bilao somalien ou la poignée de Shotel-Gurade d’Abyssinie-Ethiopie.
Car la corne se sculpte très bien et de nombreuses cornes d'appel sont entièrement ciselées.
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